Si l’éducation au développement durable est désormais un objectif reconnu, et très présente dans les discours, et que quelques textes apparaissent sur une “pédagogie de la transition” (Renouard, 2022), le travail théorique et scientifique permettant de fournir aux enseignant·e·s et écoles des moyens réellement efficients d’atteindre ces objectifs débute à peine : la mise en place de jardins scolaires, le développement des activités qui s'y déroulent, constituent des opportunités privilégiées de travailler de manière interdisciplinaire, de viser le développement de l'autonomie des élèves et des autres « capacités transversales » du PER. Les projets de verdissement des cours d'école permettent également de façonner un espace de vie accueillant et confortable pour les élèves et les enseignant-e-s. L'expérience des élèves qui y participent contribue à préparer les futures générations à la période troublée qu’annoncent la crise climatique et de la biodiversité. Développer un accès et des activités scolaires dans la nature peut redonner du sens à l’engagement des élèves à l’école, les aider à équilibrer et relier leurs activités intellectuelles et corporelles, et à leur permettre de développer des compétences en jardinage ainsi que de production de nourriture qui peuvent les rassurer face à la transition écologique, mais aussi contribuer à développer leur potentiel par la confiance en soi et les sentiments de compétence qu’apporte une activité concrète inscrite dans la temporalité longue et cyclique de la nature (Kohler, Donzé, Gremion, Carron & Blandenier, sous presse).
Renouard, C. (Ed.) (2022). Pédagogie de la transition. LLL Les Liens qui Libèrent.